envers, [construction/démolition/construction]

Je dirais que l’un des seuls endroits qui donne au regard l’envers des choses est le chantier. C’est un autre état, un état non lissé, léché, un état ou l’on voit les étapes de fabrication, une activité, un devenir. Les chantiers sont d’une richesse incroyable, on peut y voir une profusion d’éléments, matériaux invisibles dans la finalité puisqu’ils sont camouflés dans des couches qui « embellissent ». La dernière étant la peinture. Ce qui est dommage c’est que ces éléments cachés sont des éléments moteurs, des aliments au fonctionnement du bâtiment. C’est lorsqu’ils sont annihilés que l’on passe du coté de l’architecture.

Ensuite je perçois deux sortes de chantier : le chantier en construction et le chantier en démolition mais je dirais que le chantier en démolition est plus « global ».

« Global » parce qu’une démolition évoque une reconstruction donc un chantier en construction à venir. Non seulement il introduit un passé car il y a déconstruction, un "ca-a-été", mais il introduit aussi un futur, un devenir car on ne laissera à la vue un chantier en démolition. On ne laissera pas visible quelque chose de non fini, sale…

voyons… !

La déconstruction introduit un passé, un présent et un futur. 

Comments

[cyril jarton]

j'ai fait un petit tour dans le chantier et je trouve qu'il y a vraiment du matériel pour travailler. D'ailleurs, mon avis, le chantier est aussi bien un processus de travail qu'une image de pensée : mettre les choses en chantier, c'est se mettre en situation de penser. À mon avis (bis) nous vivons une époque où tout est à remettre en chantier - tout, jusqu'aux fondations (politiques, sociales, idéologiques, esthétiques...)est usé (et pourri) : bref, camarade ouvrier, il y a du pain sur la planche.